02/09/2024
Il y a quelques milliards d’années, quelques atomes s’associaient pour former les premiers éléments de ce qui allait être appelé, bien plus tard, la vie. Une partie de ces éléments venait des confins de l’univers. La vie naquit ainsi d’une migration originelle.
Les premières molécules simples qui peu à peu s’associèrent ont laissé une descendance qui permet au scientifique d’aujourd’hui d’éclairer nos esprits curieux et de comprendre la permanence du vivant depuis son apparition sur terre. La vie ne s’interrompt pas, mais celle des avatars temporaires que nous sommes, de la matière, a une durée limitée.
Les croyants donnent à une entité supérieure la responsabilité de l’existence du vivant. Les textes romanesques fondateurs des religions racontent l’histoire de cette création du monde avec plus ou moins de détails. Le monde créé en sept jours l’influence d’un ou de plusieurs dieux sur la destinée des hommes, le pouvoir des hommes sur le reste de la création. Tout serait dit.
Les esprits les plus simples s’attachent à la lettre, et refusent les arguments des scientifiques qui contredisent leurs thèses. Les plus érudits s’intéressent à l’esprit et interprètent les textes en fonction des découvertes de la science. Après tout, Dieu peut bien avoir décidé l’évolution des espèces, et la progressivité de l’apparition d’homo sapiens.
Il n’en reste pas moins que la création de dieu étant sacrée, par nature, elle ne peut être détruite ou contrefaite par l’homme. La vie, en particulier, qui nous aurait été donnée par lui, on ne saurait y mettre un terme volontairement.
Ceci étant limité bien sûr à la situation de l’interruption d’une grossesse malvenue ou d’une fin de vie douloureuse.
Entre les deux, « tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens » !
C’est sur ces bases, pour le moins critiquables, que les institutions religieuses de toutes obédiences veulent nous interdire l’accès au suicide assisté, dans le débat actuel sur la fin de vie.
Et que, malheureusement, bon nombre de nos « responsables » politiques leur prêtent une oreille attentive, sans tenir compte de la clameur des athées, somme toute les plus nombreux.
Athées pour qui aucune entité supérieure n’est responsable de la vie en général et de la leur en particulier.
Athées pour qui la vie à un sens intrinsèque immanent et non surnaturel et qui mérite le respect parce qu’elle est la cause et la raison de notre présence dans cet univers.
La jouissance de la vie ne nous est offerte par personne, mais la qualité de nos vies est indissociable de celle ne nos congénères.
La solidarité, l’égalité et la fraternité fondent notre humanité dans la liberté. Parce que l’espèce humaine ne peut exister sans ces principes, nous en sommes tous bénéficiaires et promoteurs.
Mais, ne l’oublions pas, la vie existait sans l’espèce humaine, et existerait encore probablement. Nous avons la responsabilité de notre permanence qui nous permet de prendre conscience et de jouir de ce bien précieux.
C’est la fin de cette jouissance qui est à l’origine de nos interrogations sur la meilleure manière de vivre jusqu’au bout.
La liberté des croyants de ne pas avoir recourt au suicide assisté, ne doit pas contraindre ceux qui ne croient pas à faire de même.
Chacun peut et doit avoir accès à l’accompagnement de sa fin de vie selon ses principes, sans les imposer aux autres.
Cela veut dire que l’organisation sociale doit pouvoir permettre à chacun de bénéficier de soins palliatifs de qualité et d’une prise en charge adaptée de la souffrance, quelle qu’elle soit. Les représentants du peuple doivent y consentir les moyens humains et financiers, ce qui est loin d’être le cas.
Mais cela inclut le droit à choisir le jour et l’heure de sa mort quand la souffrance, morale ou physique, rend impossible, de manière définitive et irrémédiable, la jouissance de la vie. Et chacun est seul à pouvoir décider de cette impossibilité in fine.
À ne pas admettre cela, on laisse le désespéré nouer la corde qui le pendra dans la solitude et l’inhumanité.
Les athées respectent les choix de leurs congénères croyants, même si la réciproque n’est pas toujours vraie, et ne sauraient leur imposer le recours au suicidé assisté. Ce ne doit pas être une solution simple à l’insuffisance des structures de soins palliatifs.
Le droit au suicide assisté doit être un droit positif et pas un pis-aller. C’est une démarche de soins, au même titre que les prises en charge palliatives.
Cette démarche relève de l’empathie qui lie les humains et qui est un des éléments fondateurs de la relation de soins qui s’établit entre un soignant et son patient.
Il n’y a pas, pour les athées, de droit divin sur nos vies. Nous en sommes seuls responsables et nous réclamons que le législateur reconnaisse cette responsabilité en inscrivant le droit de choisir sa mort dans la loi, ce qui inclut le suicide assisté tout autant que les soins palliatifs, sans exclusive.
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